15 août, pas de repos pour les braves !
Jour de tonte pour les biquettes !
Les chèvres angora sont tondues tous les 6 mois, lorsque les mèches de leur fabuleuse toison font 5 cm. C’est le minimum requis pour que le mohair soit parfaitement filé.
On a l’impression que 6 mois, c’est long, mais finalement, les tontes s’enchaînent rapidement. Et oui, c’est déjà la troisième tonte sur Brisanne depuis la création de mon atelier chèvres. Même si les débuts ont été hésitants (je me souviens de Teddy notre tondeur, dont la plus grande difficulté a été sans doute d’adapter sa vitesse de tonte à mes chèvres, lui qui est habitué aux brebis).
La finalité n’est pas la même bien sûr, pour les brebis comme pour les chèvres, la tonte permet de leur offrir un confort de vie qu’elle savent grandement apprécier. C’est toujours avec plaisir qu’on regarde nos animaux sauter de joie, jouer et se redécouvrir, lorsqu’on les libère les unes après les autres après leur séance de toilettage.
Mais pour la chèvre angora, l’enjeu est double : il faut récupérer des mèches les plus longues possibles, et surtout limiter les pertes, autrement dit éviter les fausses coupes. La toison d’or de mes biquettes doit être prélevée avec patience et délicatesse, tout en limitant au maximum l’immobilisation de l’animal, afin de leur offrir une tonte la plus agréable possible !
Les enfants trépignent depuis plusieurs jours, ils adorent la tonte des chèvres, parce l’événement prend des allures de salon de coiffure haute gamme !
Tout d’abord, nos petites biquettes sont appelées les unes après les autres à se présenter au « salon ». Là elles sont joyeusement brossées par des petites mains expertes, afin de les débarrasser au mieux des impuretés (foin, paille, graines, et une ou deux crottes par ci par là…). Ensuite elles sont confiées aux bons soins de Teddy, qui prélève le fabuleux mohair.
Il apprécie de travailler cette matière, tellement différente des toisons des brebis. Il prend le temps d’observer et de toucher les précieuses mèches qui tombent à ses pieds, et il s’interpelle de la diversité des toisons, en fonction de chaque chèvre qui passe dans ses mains expertes. Il perfectionne ses gestes à chacune des interventions chez moi. Cette fois, il a trouvé une façon intéressante de tondre le précieux mohair, en prenant le soin d’écarter les mèches le long d’une raie et de la suivre ensuite avec sa tête de coupe, comme le ferait un coiffeur.
Les biquettes sont ensuite complimentées pour leur nouveau look, puis elles rejoignent la chèvrerie où leurs copines les attendent avec hâte ! Là elles comparent leurs différentes toilettes, et parfois elles doivent jouer des cornes pour se reconnaître !
Chacune des toisons est débarrassée des mèches souillées et des fausses coupes, puis précieusement emballées dans un petit sac individuel portant le nom de la chèvre, ainsi que son poids de tonte. Ces données seront ensuite transmises à Capgènes, qui se chargera de compiler les données afin de faire un suivi précis du troupeau.
Après cette journée de tonte, je m’attelle au tri.
Sur ma table je déballe un à un mes précieux sac comme un jour de noël.
Je suis plus que satisfaite, pratiquement aucune fausse coupe, Teddy a trouvé sa technique ! Et les chèvres m’ont offert des très beaux cadeaux !
Je commence par mes petites dernières nées sur la ferme. et oui elles ont déjà fait leur première tonte, la plus précieuse de toutes, le plus fin des mohair, le « superkid mohair ».
Viennent ensuite les mamans, qui grâce à un travail rigoureux de sélection, m’offrent un mohair d’une finesse incroyable, malgré leur âge ! De même pour Garshan et Justin !
La récolte a été fabuleuse, les chèvres merveilleuses !
Dans trois semaines, après avoir minutieusement trié mon mohair (il existe pas moins de 6 classes réparties entre 25 et 32 microns !), j’irai le livrer à Castres. Nous nous y réunirons entre éleveurs du « mohair de nos chèvres », afin de partager notre passion pour nos biquettes et leurs toisons !